Le stress
Le stress est souvent considéré comme le mal du siècle. En France, son impact sur la santé mentale et physique est de plus en plus documenté. Ce guide propose un tour d’horizon complet de la gestion du stress : des statistiques françaises récentes qui en illustrent l’ampleur, des exemples concrets de situations courantes, des solutions naturelles détaillées avec leurs protocoles pratiques (phytothérapie, méditation, cohérence cardiaque, yoga, micronutrition), ainsi que les précautions et contre-indications à connaître pour chaque approche. Des références fiables sont fournies pour approfondir chaque point.
Statistiques récentes sur le stress en France
Plusieurs études et enquêtes menées ces dernières années par Santé publique France, l’INSERM, l’ANSES ou l’Observatoire français de l’anxiété et du stress mettent en lumière une réalité préoccupante. Voici quelques chiffres clés :
- 95 % des Français adultes déclarent avoir au moins une source importante de stress ou d’anxiété dans leur vie quotidienne[1]. Autrement dit, seulement 5 % des personnes interrogées se disent totalement épargnées par le stress.
- 9 Français sur 10 se considèrent stressés, et 4 sur 10 estiment que leur niveau de stress a augmenté au cours des trois dernières années[2]. Les femmes (60 %) et les jeunes adultes (57 %) sont particulièrement concernés par cette hausse.
- Selon Santé publique France (enquête CoviPrev), en novembre 2021, environ 23 % des Français présentaient des signes d’un état anxieux – soit 10 points de plus qu’en 2017[3]. La pandémie de COVID-19 et le contexte socio-économique ont contribué à cette augmentation notable de l’anxiété dans la population.
- D’après l’INSERM et la Haute Autorité de Santé, environ 15 % des adultes de 18 à 65 ans souffrent d’un trouble anxieux sévère au cours d’une année donnée, et 21 % en connaîtront un au cours de leur vie[4]. Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes par ces troubles.
- Au travail, le stress est également très répandu. Un observatoire du stress au travail a montré que 24 % des salariés étaient en situation d’hyperstress (niveau de stress très élevé, à risque pour la santé)[5]. Plus de la moitié (52 %) présentaient un niveau d’anxiété élevé, et 16 % pourraient être atteints d’un trouble anxieux avéré[6].
Ces statistiques soulignent l’importance de la prise en charge du stress et de l’anxiété. Elles justifient l’engouement pour des méthodes de gestion du stress, notamment naturelles, afin d’améliorer le bien-être mental des Français.
Exemples concrets de gestion du stress
Le stress se manifeste différemment selon les individus et les situations. Voici trois scénarios courants illustrant comment on peut reconnaître et gérer son stress au quotidien :
Cadre surmené : gérer le stress professionnel
Mathieu, 45 ans, cadre dans une entreprise, accumule les heures supplémentaires et les responsabilités.
Il souffre de stress chronique : troubles du sommeil, irritabilité et maux de dos sont devenus son quotidien.
Conscient de la situation, il décide d’agir. Chaque soir en rentrant, il boit une tisane apaisante à base de valériane et de passiflore pour se détendre.
Il a également intégré 15 minutes de méditation de pleine conscience dans sa routine du matin afin de commencer la journée plus sereinement.
En quelques semaines, Mathieu constate une amélioration de son sommeil et une meilleure gestion de ses émotions face aux imprévus professionnels.
Étudiante en examens : surmonter l’anxiété de performance
Sophie, 22 ans, prépare des examens universitaires importants. À l’approche des épreuves, elle ressent une forte anxiété avec des palpitations et des crises de panique occasionnelles.
Sur les conseils d’une amie, elle pratique la cohérence cardiaque avant et pendant la période d’examens : trois fois par jour, elle prend 5 minutes pour respirer lentement (inspirez 5 secondes, expirez 5 secondes) et ainsi calmer son système nerveux.
Elle veille aussi à manger équilibré et à prendre un complément de magnésium pendant cette période stressante.
Grâce à ces habitudes, Sophie parvient à réduire sa nervosité, à améliorer sa concentration et à aborder ses examens plus sereinement.
Mère active : concilier vie de famille et stress quotidien
Claire, 35 ans, jongle entre son travail à mi-temps et ses deux jeunes enfants. Les journées bien remplies lui laissent peu de temps pour elle-même, et le stress s’accumule (fatigue, tension musculaire, sentiment d’être débordée).
Pour ne pas craquer, Claire s’est inscrite à un cours de yoga doux une fois par semaine, qu’elle complète par quelques étirements et exercices de respiration chaque matin.
Le week-end, son mari prend le relais des enfants pendant une heure pour qu’elle puisse marcher en plein air ou pratiquer une méditation guidée.
Ces stratégies lui permettent d’évacuer la pression, de mieux dormir et de retrouver l’énergie nécessaire pour gérer sa vie de maman active.
Solutions naturelles pour gérer le stress : protocoles pratiques
Il existe de nombreuses approches naturelles pour réduire le stress. L’intérêt de ces méthodes est qu’elles sont accessibles, avec peu d’effets secondaires, et qu’elles peuvent être utilisées en prévention ou en complément d’un suivi médical.
Voici cinq approches principales et comment les mettre en pratique :
Phytothérapie (plantes anti-stress)
La phytothérapie utilise les plantes médicinales pour soulager le stress et l’anxiété. Certaines plantes ont des propriétés anxiolytiques ou sédatives légères reconnues, et sont disponibles sous forme de tisanes, d’extraits ou de gélules. Protocoles pratiques :
- Valériane (Valeriana officinalis) – Surnommée le “valium végétal”, elle est utilisée pour son effet calmant.
On la prend généralement le soir pour améliorer le sommeil en cas de stress ou d’anxiété.
Par exemple, boire une infusion de racine de valériane 30 minutes avant le coucher peut aider à l’endormissement.
L’OMS reconnaît l’efficacité de la valériane comme alternative aux sédatifs pour les troubles du sommeil léger[7]. - Passiflore (Passiflora incarnata) – Traditionnellement utilisée comme sédatif naturel, elle agit contre les manifestations de l’anxiété (nervosité, palpitations) et facilite le sommeil.
On la trouve en gélules ou en tisane associée à d’autres plantes calmantes (aubépine, mélisse…).
La passiflore est fréquemment conseillée pour diminuer l’anxiété légère et les troubles du sommeil liés au stress[8].
Une à deux tisanes par jour ou des extraits standardisés avant le coucher sont des protocoles courants. - Aubépine (Crataegus) – Aux propriétés cardiorelaxantes, elle aide en cas de palpitations ou de boule au ventre liées au stress.
Elle est souvent associée à la passiflore ou la valériane.
Prendre 1–2 gélules d’extrait d’aubépine l’après-midi ou une infusion en fin de journée peut apaiser les tensions. - Rhodiola (Rhodiola rosea) – Plante “adaptogène” utilisée depuis des décennies pour augmenter la résistance de l’organisme au stress.
On la prend plutôt le matin (en gélule ou teinture) pour combattre la fatigue et l’épuisement nerveux.
Des études suggèrent que la rhodiola peut aider à réduire les symptômes du stress et prévenir ses effets chroniques (comme le burn-out). - Tisanes apaisantes – En dehors des plantes spécifiques ci-dessus, boire régulièrement des infusions de camomille, de mélisse ou de tilleul peut contribuer à diminuer l’anxiété au quotidien.
Par exemple, une camomille matricaire après le déjeuner aide à la détente, sans risque de somnolence.
Note : Les plantes mettent généralement quelques jours à quelques semaines pour produire un effet maximal sur le stress.
Il est recommandé de suivre une cure (par exemple 2 à 4 semaines) et d’adapter les dosages selon les indications du fabricant ou l’avis d’un phytothérapeute.
Méditation de pleine conscience
La méditation, en particulier la méditation de pleine conscience (mindfulness), est une pratique mentale qui vise à focaliser son attention sur le moment présent, souvent par la respiration, afin d’apaiser le flux des pensées.
Comment s’y prendre :
- S’installer chaque jour : Choisissez un moment fixe (au réveil, à la pause de midi ou le soir) pour méditer pendant 10 minutes au départ.
Asseyez-vous confortablement, le dos droit, dans un endroit calme. - Se concentrer sur la respiration : Fermez les yeux et portez votre attention sur votre souffle.
Suivez mentalement l’air qui entre et sort, sans chercher à modifier le rythme naturellement.
Quand votre esprit vagabonde (pensées, préoccupations), ramenez-le doucement vers la respiration. - Balayer le corps : Une autre technique est le “body scan” (balayage corporel) où l’on passe en revue chaque partie du corps en relâchant les tensions.
On peut démarrer des orteils jusqu’à la tête en prenant conscience de chaque sensation. - Utiliser une guidance : Pour débuter, des applications mobiles ou des enregistrements audio de méditation guidée peuvent aider à tenir le fil.
Des programmes comme la méthode MBSR (réduction du stress basée sur la pleine conscience) offrent un cadre structuré sur 8 semaines. - Persévérer graduellement : L’effet n’est pas immédiat, mais au fil des jours on observe généralement un esprit plus calme et une meilleure gestion du stress.
Des études scientifiques ont montré que la méditation régulière abaisse le niveau de cortisol, l’hormone du stress, dans l’organisme[9], ce qui confirme son impact physiologique bénéfique.
En pratiquant la méditation de façon constante (quelques minutes par jour pour commencer, puis davantage si possible), on développe une capacité accrue à prendre du recul face aux facteurs de stress.
Cela se traduit par une réduction de l’anxiété, une amélioration de la concentration et un mieux-être global.
Cohérence cardiaque (respiration guidée)
La cohérence cardiaque est une technique de respiration rythmée qui vise à synchroniser le rythme du cœur avec celui de la respiration, induisant un état de calme et d’équilibre nerveux.
Elle est facile à apprendre et ses effets sont rapides. Méthode pratique standard :
- Méthode 365 : c’est l’exercice classique en cohérence cardiaque.
Il s’agit de pratiquer 3 fois par jour, 6 respirations par minute, pendant 5 minutes.
Concrètement, inspirez pendant ~5 secondes puis expirez pendant ~5 secondes, et répétez ce cycle pendant 5 minutes.
Idéalement, faites une session le matin (au lever), une vers midi et une en fin d’après-midi.
Des applications ou vidéos avec un guide visuel peuvent aider à suivre ce rythme. - Posture et détente : Asseyez-vous confortablement, le dos droit.
Posez une main sur votre ventre pour sentir les mouvements respiratoires abdominaux (le ventre doit se gonfler à l’inspiration).
Fermez les yeux si vous le souhaitez.
L’attention se porte sur le souffle qui entre et sort régulièrement. En quelques minutes, le corps se relâche. - Effets ressentis : À court terme (dès 3–5 minutes), la cohérence cardiaque entraîne une diminution du cortisol sanguin (l’hormone du stress) et une sensation de calme intérieur[10].
On observe souvent un ralentissement du pouls et une détente musculaire.
Pratiquée régulièrement, elle améliore aussi la gestion des émotions et aide à réduire l’anxiété et à prévenir la dépression. - En toutes circonstances : L’un des atouts de la cohérence cardiaque est qu’on peut la pratiquer presque n’importe où, sans matériel.
Par exemple, en situation de stress aigu (avant une réunion importante, dans les transports…), prendre 1 à 2 minutes pour respirer lentement peut suffire à éviter la panique.
C’est un outil discret et efficace du quotidien.
La cohérence cardiaque est aujourd’hui recommandée par de nombreux professionnels de santé pour gérer le stress.
Elle est notamment utilisée dans certains hôpitaux et écoles pour aider respectivement soignants et étudiants à évacuer la tension.
Ses bienfaits sur la santé cardiovasculaire, l’immunité et le bien-être mental en font une technique naturelle de premier plan contre le stress.
Yoga et activité physique douce
Le yoga est une discipline holistique qui combine postures physiques, exercices de respiration et méditation.
C’est un outil anti-stress reconnu : il agit à la fois sur le corps en libérant les tensions musculaires, et sur le mental en favorisant la relaxation.
Comment intégrer le yoga pour mieux gérer son stress :
- Choisir un yoga adapté : Pour la gestion du stress, privilégiez les formes douces ou modérées de yoga (hatha yoga, yin yoga, yoga nidra, etc.) plutôt que les styles dynamiques.
Ces pratiques mettent l’accent sur la respiration profonde, les étirements lents et la détente.
Une séance type inclut souvent une phase de relaxation finale (savasana) très bénéfique pour le système nerveux. - Pratique régulière : Faire du yoga 1 à 3 fois par semaine apporte des résultats sensibles sur le niveau de stress.
Même 20 minutes chez soi peuvent aider.
Par exemple, on peut instaurer un rituel le soir : quelques postures simples d’assouplissement (comme la posture de l’enfant, le chat-vache pour dérouler le dos) suivies de 5 minutes de respiration profonde.
Cette routine envoie un signal de relâchement à l’organisme. - Effets mesurables : La pratique du yoga réduit le rythme cardiaque et peut faire baisser la pression artérielle à court terme.
Sur le long terme, des études ont montré qu’il diminue les marqueurs biologiques du stress, y compris le niveau de cortisol[11].
Cela se traduit par une diminution du stress perçu et souvent par une amélioration de l’humeur et du sommeil. - Bouger pour évacuer : Plus globalement, toute activité physique douce et régulière (marche rapide, natation, tai-chi, etc.) contribue à réguler le stress.
L’exercice stimule la production d’endorphines (“hormones du bonheur”) et aide à mieux dormir, ce qui rend plus résistant face aux stresseurs quotidiens.
Le yoga a l’avantage d’associer exercice physique et méditation, combinant les bienfaits des deux.
En intégrant le yoga ou une activité relaxante dans votre routine, vous créez un espace de décompression pour l’esprit et le corps.
Cela peut être vu comme un “sas” pour évacuer les pressions de la journée et rééquilibrer le système nerveux de façon naturelle.
Micronutrition et alimentation anti-stress
La micronutrition consiste à optimiser les apports en nutriments (vitamines, minéraux, acides gras essentiels, etc.) afin de soutenir l’organisme face au stress.
Un corps bien nourri gère mieux les contraintes. Voici des éléments clés à considérer :
- Magnésium : Minéral anti-stress par excellence, il participe au bon fonctionnement du système nerveux.
Le stress tend à épuiser les réserves de magnésium, et une carence en magnésium provoque des symptômes similaires au stress (fatigue, irritabilité, anxiété légère)[12].
On recommande d’assurer un bon apport quotidien (en consommant des oléagineux, bananes, légumes verts, chocolat noir) ou de prendre des compléments de magnésium en cure lors des périodes stressantes (par exemple, ~300 mg/jour). - Vitamines du groupe B : Les vitamines B (notamment B6, B9, B12) sont impliquées dans la production de neurotransmetteurs régulant l’humeur (sérotonine, dopamine).
Un manque de vitamines B peut aggraver fatigue et anxiété.
On les trouve dans les viandes, poissons, œufs, légumineuses, noix…
En cas de stress prolongé, un complexe de vitamines B en supplément peut soutenir l’organisme. - Oméga-3 : Ces acides gras essentiels (présents dans les poissons gras, les graines de lin, noix) ont des effets anti-inflammatoires et favorisent l’équilibre émotionnel.
Des apports suffisants en oméga-3 sont associés à un risque moindre de dépression et pourraient aider à modérer la réponse au stress.
On peut consommer du poisson deux fois par semaine ou prendre de l’huile de poisson en capsule. - Probiotiques et alimentation équilibrée : Un déséquilibre du microbiote intestinal peut influencer l’anxiété (axe intestin-cerveau).
Consommer des aliments fermentés (yaourts, kéfir, choucroute) ou des probiotiques peut avoir un effet positif sur l’humeur chez certaines personnes.
Plus généralement, une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes (antioxydants) et en protéines de bonne qualité, aide le corps à mieux faire face au stress.
Évitez l’excès de caféine, d’alcool et de sucre raffiné qui peut amplifier nervosité et sautes d’humeur. - Phytothérapie en complément : La micronutrition inclut aussi certains extraits de plantes sous forme de compléments alimentaires (par ex. la rhodiola, le ginseng, la camomille en gélules…).
Ces produits combinent l’effet des plantes et des micronutriments pour un soutien global.
Il convient de respecter les doses et indications du fabricant.
En somme, bien se nourrir et corriger d’éventuelles carences nutritives peuvent améliorer significativement la résistance au stress.
Une approche micronutritionnelle personnalisée (éventuellement avec l’aide d’un nutritionniste) identifie les manques spécifiques et propose des ajustements ciblés (par l’assiette ou des compléments) pour optimiser le terrain biologique face au stress.
Précautions et contre-indications
Si les approches naturelles contre le stress sont globalement sûres, il est important de prendre quelques précautions.
Chaque personne réagit différemment et certaines méthodes peuvent être déconseillées dans des cas particuliers.
Voici les points de vigilance pour chaque approche :
Phytothérapie : précautions d’emploi
Les remèdes à base de plantes, bien que naturels, ne sont pas anodins. Il faut respecter les dosages et tenir compte de son état de santé :
- Suivez les indications de posologie des produits phytothérapeutiques.
« Naturel » ne signifie pas sans risque : à trop forte dose, certaines plantes peuvent provoquer des effets indésirables (somnolence marquée, baisse de tension, troubles digestifs, etc.). - Évitez les interactions : si vous prenez des médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, antihypertenseurs…), demandez un avis médical avant de commencer une plante anti-stress.
Par exemple, le millepertuis (souvent utilisé contre la dépression légère) peut interagir avec de nombreux médicaments.
De même, valériane et passiflore potentialisent l’effet sédatif de substances comme l’alcool ou les somnifères – il convient donc de ne pas les combiner inconsidérément. - Cas particuliers : Les femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que les jeunes enfants, doivent redoubler de prudence.
Beaucoup de plantes sont contre-indiquées pendant la grossesse (par principe de précaution).
Mieux vaut consulter un professionnel de santé avant d’utiliser des tisanes ou compléments dans ces cas. - Qualité et provenance : Assurez-vous de la qualité des produits (plantes issues de laboratoires fiables, bio de préférence, etc.).
Des plantes mal identifiées ou contaminées peuvent être inefficaces voire nocives. - En résumé, comme pour tout traitement, la phytothérapie requiert un usage éclairé.
D’ailleurs, les spécialistes soulignent que les plantes à propriétés sédatives demandent des précautions particulières d’usage[13].
Respectez la durée des cures recommandées et faites des pauses entre celles-ci pour éviter l’accoutumance ou l’épuisement de l’effet.
Méditation : mise en garde
La méditation est sans danger physique, mais elle agit sur le mental et les émotions, ce qui peut déstabiliser certaines personnes fragiles psychologiquement :
- Encadrement en cas de vulnérabilité : Les individus souffrant de troubles psychiatriques sévères (dépression profonde, trouble bipolaire non stabilisé, schizophrénie, trauma psychique majeur) doivent pratiquer avec prudence.
Dans ces cas, il est recommandé d’être encadré par un professionnel (psychologue, psychiatre formé à la méditation) ou de s’abstenir si le médecin le déconseille.
Chez certaines personnes très fragiles, la méditation peut, paradoxalement, amplifier l’angoisse ou la confusion. - Ne pas se forcer : Si méditer provoque des malaises, des remontées émotionnelles trop intenses ou de la panique, il faut adapter la pratique (sessions plus courtes, technique différente) ou faire une pause.
La méditation n’est pas une performance : on a le droit de ne pas “y arriver” au début. - Pas un substitut unique : En cas de stress très élevé ou de trouble anxieux diagnostiqué, la méditation seule peut être insuffisante.
Elle doit alors s’inscrire en complément d’une prise en charge thérapeutique (psychothérapie, traitement médical).
On déconseille de remplacer un traitement anti-panique par la seule méditation sans avis médical préalable.
En clair, pour la majorité des gens la méditation est bénéfique et sans risque.
Mais si vous avez des antécédents de souffrance psychique importante, parlez-en à votre médecin.
Une pratique adaptée, progressive et éventuellement guidée permettra d’en retirer les bienfaits en toute sécurité.
Cohérence cardiaque : prudence minimale
La cohérence cardiaque est une technique de respiration naturelle et sécuritaire. Il n’existe pas de contre-indication médicale formelle à cet exercice respiratoire en tant que tel.
Néanmoins, quelques points méritent d’être notés :
- Éviter l’hyperventilation : En voulant bien faire (respirer trop profondément ou trop vite), on peut se hyperventiler légèrement, ce qui peut causer des étourdissements ou des picotements.
Si pendant l’exercice de cohérence cardiaque vous ressentez un léger vertige, faites une pause et reprenez à un rythme plus lent. - En cas de problèmes cardiaques ou respiratoires : Si vous souffrez d’une maladie cardiaque sérieuse ou d’un trouble respiratoire chronique (asthme sévère, BPCO, etc.), il est sage de demander l’avis de votre médecin, par simple précaution.
Généralement, la cohérence cardiaque est bénéfique dans ces cas, mais un avis médical permet d’écarter toute inquiétude et d’adapter la pratique si besoin. - Maintenir une posture adéquate : Pratiquer assis le dos droit est préférable.
Allongé, on peut s’assoupir ; debout, on peut perdre l’équilibre en cas de grande détente.
Assis ou même allongé en cas d’impossibilité, assurez-vous au moins d’être en sécurité si vous vous relaxez profondément. - Pas de surenchère : Inutile de pratiquer des heures par jour.
Au-delà de 3 fois 5 minutes par jour, le bénéfice supplémentaire est marginal.
Écoutez votre corps : trop respirer peut devenir inconfortable.
Restez sur les recommandations usuelles, sauf suivi spécifique en cohérence cardiaque thérapeutique.
En résumé, la cohérence cardiaque est une approche douce et sans danger majeur.
Les rares précautions sont de bon sens : adopter une respiration confortable et progressive.
Pour la plupart des gens, elle peut être pratiquée quotidiennement sans souci et apporter un mieux-être notable.
Yoga : sécurité et adaptations
La pratique du yoga est globalement sûre lorsqu’elle est effectuée avec écoute de son corps.
Cependant, comme pour toute activité physique, quelques recommandations s’appliquent :
- Commencer en douceur : Les débutants devraient apprendre les postures de base avec un instructeur qualifié pour éviter les faux mouvements.
Un étirement mal fait ou une posture mal alignée peut causer des tensions ou blessures. - Respecter ses limites physiques : Ne forcez jamais une posture au-delà de ce qui est confortable.
Le yoga n’est pas un concours de souplesse.
Si une position provoque une douleur (autre qu’un étirement modéré), arrêtez ou adaptez-la.
Par exemple, en cas de problèmes de dos, évitez certaines torsions ou cambrures trop intenses sans avis médical. - Situations particulières : Les femmes enceintes doivent opter pour un yoga prénatal ou adapter les postures (certaines positions sont contre-indiquées pendant la grossesse).
De même, en cas de chirurgie ou blessure récente, demandez conseil avant de reprendre le yoga. - Écoute du corps : Le yoga vise le bien-être, pas la performance.
Chaque séance peut être différente. L’important est de respirer et de se relaxer.
Prenez toujours le temps de la relaxation finale pour recueillir les fruits de la pratique et éviter tout étourdissement.
En suivant ces conseils, le yoga demeure une activité à risque minime.
Les bienfaits l’emportent largement sur les rares désagréments possibles.
Avec du bon sens et, au besoin, l’accompagnement d’un professeur, vous pouvez profiter du yoga pour gérer votre stress sans crainte.
Micronutrition : modération et avis professionnel
Dans le domaine de la nutrition et des compléments alimentaires anti-stress, la principale précaution est la modération et la personnalisation :
- Éviter les excès de compléments : Prendre plusieurs compléments alimentaires simultanément ou à haute dose peut être contre-productif.
Un surdosage de magnésium peut entraîner des diarrhées, trop de vitamine B6 sur le long cours peut causer des engourdissements, etc.
Respectez toujours les doses journalières conseillées. - Interactions et contre-indications : Certains compléments peuvent interférer avec des traitements médicaux ou des conditions de santé.
Si vous suivez un traitement ou avez une pathologie chronique, demandez conseil à un médecin ou pharmacien avant de démarrer un nouveau supplément. - Nutrivigilance : L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) a mis en place un dispositif de nutrivigilance pour surveiller les effets indésirables liés aux compléments alimentaires[14].
Restez attentif à vos ressentis : si un complément vous cause des symptômes inhabituels (maux de tête intenses, réactions allergiques…), interrompez-le et consultez. - Privilégier l’alimentation : Les compléments alimentaires ne doivent pas remplacer une alimentation variée.
Ils sont là en soutien ponctuel. Une alimentation riche en vrais aliments (fruits, légumes, protéines de qualité) reste la base pour lutter contre le stress. - Conseil individualisé : En cas de doute sur vos besoins, n’hésitez pas à consulter un nutritionniste ou un professionnel formé en micronutrition.
Des bilans sanguins peuvent identifier des carences précises (fer, vitamine D, magnésium) et orienter la prise de compléments adaptée.
En définitive, la micronutrition est un allié précieux contre le stress à condition de l’aborder avec sérieux.
Informez-vous, suivez les recommandations officielles et souvenez-vous que chaque personne a des besoins différents.
La sécurité passe par l’individualisation et la modération.
Références
- (fr) Sondage Ifop pour MesBienfaits (mai 2022) :
https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2022/05/communique-presse-mesbienfaits.pdf 95 % des Français âgés de 18 ans et plus déclarent avoir au moins une grande source de stress ou d’anxiété. Chiffre soulignant l’ampleur du phénomène. - (fr) Observatoire du stress – Fondation Ramsay Santé (2018) :
https://www.ramsaysante.fr/lobservatoire-du-stress Près de 9 Français sur 10 se disent stressés, 4 sur 10 plus qu’avant. Les femmes et les jeunes adultes y sont particulièrement sensibles. - (fr) Santé publique France – Enquête CoviPrev (nov. 2021) :
23 % des Français en état anxieux, soit 10 % de plus qu’en 2017. La crise sanitaire a exacerbé l’anxiété dans la population. - (fr) Inserm & HAS – Troubles anxieux :
https://www.inserm.fr/dossier/troubles-anxieux/ 15 % des adultes de 18-65 ans présentent un trouble anxieux sévère par an, 21 % au cours de leur vie. Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes. - (fr) Observatoire du Stress au Travail (Stimulus/FIRPS, 2017) :
https://www.stimulus-conseil.com/wp-content/uploads/2017/11/Observatoire-Stress-novembre-2017.pdf 24 % des salariés vivent un hyperstress (niveau de stress très élevé menaçant la santé). - (fr) Observatoire du Stress au Travail (Stimulus/FIRPS, 2017) :
https://www.stimulus-conseil.com/wp-content/uploads/2017/11/Observatoire-Stress-novembre-2017.pdf 52 % des salariés avec un niveau élevé d’anxiété et 16 % probablement atteints d’un trouble anxieux avéré. - (fr) Dergam – sur la Valériane :
L’OMS reconnaît l’efficacité de la valériane comme alternative naturelle aux sédatifs pour les troubles mineurs du sommeil. - (fr) Vidal – Fiche Phytothérapie : Passiflore :
https://www.vidal.fr/medicaments/substances/passiflore-2664.html La passiflore est conseillée pour les états anxieux et les troubles du sommeil associés. - (en) Turakitwanakan et al., J Med Assoc Thai (2013) :
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23724462/ Étude montrant une baisse du cortisol suite à une pratique de méditation de pleine conscience. - (fr) Université Laval – Cohérence cardiaque :
https://www.ulaval.ca/mon-equilibre-ul/mes-habitudes-de-vie/coherence-cardiaque - (en) Thirthalli et al., Indian J Psychiatry (2013) :
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24049209/ Le yoga réduit significativement les niveaux de cortisol et améliore l’humeur chez des patients anxieux ou dépressifs. - (en) Noah et al., Magnesium Research (2020) :
https://shs.cairn.info/revue-magnesium-research-2020-3-page-45 Les symptômes d’une carence en magnésium (fatigue, irritabilité, anxiété légère) se recoupent avec ceux du stress. - (fr) Vidal – Fiche Phytothérapie : Passiflore :
https://www.vidal.fr/medicaments/substances/passiflore-2664.html Plantes sédatives exigeant des précautions particulières d’utilisation pour éviter surdosage ou interactions. - (fr) ANSES – Nutrivigilance Compléments Alimentaires (2025) :
https://www.anses.fr/fr/content/tout-savoir-sur-le-dispositif-de-nutrivigilance Mise en garde sur des effets indésirables, parfois graves, signalés en lien avec une utilisation inappropriée des compléments.